Le parc de la Marseillaise dont la réalisation fut commandée en 1897 par l'industriel mécène Aimé Gros-Schlumberger à l'architecte-paysagiste parisien Edouard André n’est plus à présenter. Classé monument historique, doté d’arbres centenaires remarquables, il offre également plusieurs éléments de décor intéressants : un kiosque à musique, un monument en l'honneur de Théodore Deck, une grande fontaine et d'un banc en exèdre, copie de celui où s'asseyait Sarah BERNHARDT dans la pièce "Théodora". Et sous le couvert des arbres, dans l’un des recoins du parc, le visiteur découvre un très beau puits Renaissance, une œuvre de Franz Bauer, datée de 1578 et qui ornait jadis une propriété rouffachoise.
Ce puits provient effectivement de Rouffach, du Klingentaler Hof de la rue Pairis, la cour colongère de l’abbaye de Klingental, située à Bâle. Ce domaine avait été propriété des Knechtlin, puissante famille patricienne de Rouffach, avant d’être acquise par Jean Weingand dont un descendant est toujours propriétaire.
le puits du Klingentaler Hof, avant 1916 (in Alte Brunnen in Rufach Theobald Walter 1916)
Ce puits avait été un puits mitoyen, comme le montre une ancienne photo, avant d’être acquis par les Weingant qui le vendirent au début du vingtième siècle à la ville de Guebwiller. Ce puits est remarquable par son décor très riche, celui de la margelle avec ses colonnettes, celui des deux colonnes, leurs délicates cannelures et les chapiteaux finement ouvragés qui soutiennent le linteau.
Sur ce linteau figurent en plus de la date, 1578, et deux figures de soleil, les armes de la famille Anshelm, dont l’un des membres, Jacob Anshelm, époux de Madeleine, la sœur de Melchior Knechtlin, fut receveur du couvent de Klingental, et à gauche, les armes de Klingental.
Un très bel objet dans un magnifique cadre de verdure qui mérite la visite... on ne peut que regretter que cette belle oeuvre ait quitté Rouffach …
Gérard Michel