Jean Simon MULLER est une personnalité rouffachoise incontournable pour tous ceux qui veulent écrire l'histoire de Rouffach. Dans des articles précédents nous avons largement puisé dans le précieux ouvrage dont il a été le rédacteur à partir de 1727: l'Urbaire de la Ville de Rouffach, conservé aux Archives municipales de Rouffach sous la Cote AA 11.
Le lecteur trouvera ci-dessous quelques éléments de sa biographie que nous a confiés amicalement le Dr. François BOEGLY:
Né à Rouffach le 28.10.1678, septième enfant de Jean Jacques MULLER, chef de tribu, chef de la garde municipale en 1690 et prévôt à partir de 1707, et de Catherine HOFFMANN. Il est nommé Receveur du Haut Mundat par lettre patente du Cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg, en date du 1.9.1748 [1].
Il a une sœur aînée, Elisabeth, qui épousera le 15.11.1699 Georges SOLLINGER, maître serrurier de Saverne et parents de l’apothicaire Sébastien SOLLINGER, beau-frère de l’apothicaire Michel THOMAS, lui-même oncle du physicien Antoine THOMAS.
Jean Simon MULLER fera construire la maison au n° 10 rue de la Prévôté en 1750 et Georges SOLLINGER celle au n° 8, probablement en même temps, l’architecture des deux maisons étant similaire.
Dans une copie de l'Urbaire de Rouffach appelée postérieurement Chronique de la ville de Rouffach et documents pour servir à l'histoire de cette ville, recueillis par Jean Simon MULLER BNU Strasbourg Cote MS 1.713, Jean Simon MULLER note, le 2 Mai 1749, „ ist mein Haus in der Hassengasse am Eckh samt Scheuer und Stall… völlig verbrenndt… als wir an dem Tisch sassen und zue Nacht essen… zwischen 8 und 9 Uhr…“
"ma maison à l'angle de la rue de la Prévôté, ainsi que la grange et les écuries ont été entièrement ravagées par les flammes, alors que nous étions à table pour le dîner, entre 20 et 21 heures..."
La même année, le 10 septembre, il rédige un mémoire récapitulatif en 4 pages de toutes les dépenses occasionnées par la reconstruction de sa nouvelle maison, pour laquelle il dépensera 4462 livres… Cette maison est toujours en place.
Il a un frère cadet, Alexandre MULLER (o 11.3.1683), officier, commandant du régiment de COURSILLION en 1711 puis capitaine du régiment de Cavalerie Duc de BETHUNE en 1730.
Il a encore deux sœurs cadettes
Anne-Marie (o 11.5.1685), mariée à Wenthing SCHULTZ, le fils de Christian, prévôt de Biltzheim
Flore (o 15.1.1691), mariée à Joseph BLASMAILLE, maître-boucher à Rouffach.
Pour l’anecdote, notons qu’il a une sœur aînée, Ursule MÜLLER (o R. 20. 8. 1669) célibataire et notable béguine qui reçoit « 8 livres du magistrat de Rouffach pour avoir guéri un pauvre de la teigne… » [2]
Jean Simon MULLER épouse en premières noces (oo R. 19.1.1702) Catherine BARTHOLOME « dite ACKERMEISTER » qui meurt en couches le 28.11.1709.
Il épouse en secondes noces (oo R. 1.9.1710) Elisabeth TREYER, fille du marchand Joseph TREYER. Ses deux épouses sont de très anciennes familles patriciennes de Rouffach, connues dès le seizième siècle. De ses deux épouses il aura une douzaine d’enfants. Il décède à Rouffach le 4. 2. 1771, âgé de 92 ans, 3 mois et 24 jours.
Dans la chronique conservée à la B.N.U. de Strasbourg il note le 20 août 1765: "... ist meine vielgeliebte Hausfrau, Elisabetha TREYERin gestorben..." après 55 ans de vie commune; elle avait 81 ans et Jean Simon écrit qu'elle avait gardé toute sa tête.
C'est avec ces mots que se termine sa chronique. Au bas de la page, une note d'une autre main dit:
"... Im Jahr 1771, den 4. Hornung, ist mein geliebter Urgrossvater, Johann Simon MULLER gestorben, 92 Jahr, dreÿ Monathe, 6 Tage..."
On connaît la descendance de l’aîné des enfants d’Elisabeth TREYER, François Joseph MULLER (o R. 25.6.1711) qui épouse à Rouffach, le 27.1.1746, Françoise WEINGAND. Il est médecin chirurgien juré de la ville de Rouffach et sénateur [au] Magistrat de cette ville. Il meurt prématurément à 47 ans (+ R.16.7.1758). Sa veuve se remarie à Rouffach le 6.1.1760 avec Ignace JAENGER, chirurgien de Kogenheim et futur maire de Rouffach, assassiné au moment de la Révolution.
Leur deuxième enfant, François Xavier MULLER (o R. 30.8.1749) époux de Reine BASS, sera également chirurgien juré de la Ville de Rouffach et administrateur de l’hospice Saint Jacques. Il habite en face du garage Habermacher, l’ancienne Pharmacie du Vignoble. Il décède le 23.9.1821. Son fils Casimir, né à Rouffach le 7.3.1782 et marié à R. le 10.1. 1810 à Anne Marie PROBST est connu comme cultivateur et habite entre l'ancienne gendarmerie et la maison JURASCHECK, au fond de l’impasse.
Ce Casimir MULLER est le grand-père de Robert MULLER, le dernier meunier « Oehlmüller » au moulin de l’hospice du Saint Esprit, vendu à la ville de Rouffach pour être démoli en 1909 afin d’élargir la rue. Ce Robert MULLER (o R.12.9.1864 – +R.6.3.1915) est le père de deux filles :
Marie (o R. 6.4.1895 - +R. 31.1.1964), épouse de Théodore LINDER, secrétaire de la Conservation des Eaux et Forêts. Ce sont les parents de Théo LINDER, vétérinaire à Saint Mandé.
Louise (o R. 21.10.1897 - +R. 16.4.1989) épouse de Camille Albert HUEBER, connu à Rouffach comme négociant de matériaux de construction et marchand de charbons et bois.
A noter que Robert MULLER était marié à Marie MOSSER (oo R. 10.4.1893), la nièce de Joséphine MOSSER, mariée à Emile CALLINET, son cousin, le pharmacien de Buhl et la petite nièce de Anne Marie MOSSER, l’épouse (oo R. 21.5.1833) de Claude Ignace CALLINET, les parents du pharmacien.
[1] A.D.H.R. 4E Rouffach Campagne n° 239
[2] A.M.R. CC 86
François BOEGLY