Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Pour illustrer les articles qui paraissent dans ces pages, nous avons utilisé à plusieurs reprises le "plan" qui figure dans la Cosmographia universalis de Sebastian Münster (1488 - 1552) et nos lecteurs connaissent bien cette planche qui porte la date de 1548.
Procès-verbal des aveux d'Ursula
Parmi les dossiers des procès de sorcellerie conservés dans les archives municipales de Rouffach et surtout les archives départementales du Bas-Rhin, celui d'Ursula Ebsteinerin d'Orschwihr, quoique très incomplet, retient l'attention.
C'est le procès d'une gamine, sans doute un peu délurée, à qui on attribue plusieurs aventures, une veuve encore jeune et sans doute jolie, dont les deux premiers maris sont décédés, tous les deux dans des circonstances analogues peu de temps après leur mariage, et que son troisième époux, Lienhardt Beitz accuse d'avoir voulu empoisonner. La lecture de plus d'une centaine de comptes-rendus de procès de sorcellerie nous a appris que la société de cette première moitié du 17ème siècle, nous sommes en automne 1620, voyait d’un très mauvais œil ces femmes « hors normes » et beaucoup d'entre elles, entraînées par les rouages d'une justice implacable, finiront sur le bûcher.
Le visiteur attentif n'aura pas manqué d'être intrigué par cette corniche moulurée, à la droite de la "porte des Morts" percée dans le mur sud du transept de l'église Notre-Dame. Cette pierre porte la date 1506. De quoi peut-il bien s'agir?
Exécution de Robert Tresilian 1388 (image Wikipedia)
Habituellement, lorsqu’il est question du bourreau dans les documents d’archives c’est en tant qu’exécuteur d’une décision de justice. Dans l’affaire qui nous intéresse dans le présent article, Johann Melchior Günther, désigné tantôt comme exerçant la profession de Wasenmeister, tantôt celle de Scharpfrichter, comparait à la barre d’un tribunal criminel qui l’accuse d’avoir enlevé Anna Maria Ansel. Tout commence par ce qui pourrait passer pour une belle histoire d’amour : deux amoureux, lui veuf, la cinquantaine, elle célibataire, 25 ans. Il a même rencontré le curé pour qu’il bénisse leur union ! Mais la famille de l’élue ne l’entend pas de cette oreille et le fait poursuivre pour rapt...
Vue de la Ville en 1548 par Sebastian MÜNSTER
Les archives de la Ville de Rouffach conservent dans leurs réserves de nombreux règlements dont le but était de fixer les droits et les coutumes souvent transmis par l'usage et qui prennent alors force de lois. Ce sont des documents très riches et du plus grand intérêt pour l'historien: ils lui permettent de pénétrer dans la vie quotidienne des hommes et des femmes du passé et d'en découvrir les multiples aspects.
Le registre A / AA 3 des A.M.R. contient l'un des règlements les plus anciens, daté en partie du XVème siècle, intitulé Der Statt von Rufach recht und gewonheit, Droits et usages de la Ville de Rouffach. Il est composé de plusieurs items:
- Item, des ersten, wenne kryege in dem Lande ist, wie man die Tore und Ringkmur versorgen sol
- Darnach von des gerichtes gewonheit
- So denn der Stetterecht am zwölften tag
- Darnach unser Frowen und der Stette recht und gewonheit gegen der Eptissin von Eschowe
- Darnach der alte Spital
- Der Nuwe Spittel
- Darnach ein Kilwartz recht
- Darnach der Tumherren hof von Straßburg
Dans le présent article, nous nous intéresserons au premier item, Comment doivent être gardées portes et murailles en temps de guerre, dont je propose une traduction accompagnée de la transcription du texte original, avec, pour finir quelques commentaires et pistes de réflexion.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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