Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
La tradition populaire rapporte que ces profondes rainures creusées, à hauteur d’homme, dans le grès du mur sud du chœur de l’église de Rouffach et de celle de Pfaffenheim, seraient les traces laissées par les vignerons « aiguisant » leur outil pour leur garantir une bonne récolte ! La sainteté du lieu et la proximité des reliques saintes devaient assurer le succès de l’opération. Mais comment un vigneron pouvait-il espérer affuter sa serpette ou un autre outil tranchant en les frottant dans ce dispositif ? C'est rigoureusement impossible, à moins de vouloir sacrifier le tranchant de l'outil !
Le document que propose cet article est une supplique adressée par l’ensemble des très obéissants et très soumis sujets de l’Obermundat à son altesse sérénissime l’évêque de Strasbourg, leur Seigneur et Prince.
Le document n’est pas daté, comme la plupart des suppliques. Mais la graphie, certaines tournures et les situations évoquées permettent de préciser les circonstances et le moment de sa rédaction: il date vraisemblablement des années qui ont suivi les traités de Münster en Westphalie de 1648 et des événements douloureux qu’a connu la ville en 1674 et 1675
La population de la Ville implore leur Seigneur pour qu'il leur vienne en aide en allégeant les charges qui s’accroissent de jour en jour et qui leur sont devenues insupportables. Il s'agit donc de convaincre et dans le cas présent d'émouvoir, de susciter de la pitié...
D’autres requêtes sur les mêmes sujets sont conservées aux archives de Rouffach, j’ai choisi celle-ci, malgré les difficultés qu’elle présente par le vocabulaire et la syntaxe parfois inutilement compliquée et parfois obscure. La traduction n’a pas été aisée, et celle que je propose ici n’est pas définitive, il reste encore des lacunes importantes que les lecteurs pourront peut-être aider à combler…
« C’est vers 1280 que fut remplacé le chœur roman, peut-être à fond plat, comme à Limbourg que l’église du Xième siècle reproduisait à échelle réduite, par un nouveau chœur, composé de trois travées droites et un chevet de cinq pans. Il adopte ainsi le plan allongé des églises des ordres mendiants érigés autour de cette date : aux dominicaines du Klingenthal à Bâle, aux dominicains de Colmar, aux franciscains à Rouffach même. Il est éclairé de hautes fenêtres divisées en trois lancettes surmontées de remplages géométriques, le mur gouttereau étant éclairé par les oculus caractéristiques. Cependant, contrairement à ces sobres édifices, le chœur de l’église de Rouffach est orné de sculptures dignes de remarque. Les contreforts sont pourvus de petites gargouilles et de gâbles surmontées de figures d’animaux et de statuettes d’anges aux aires déployées de cuivre, tels qu’ils se voyaient avant la Révolution sur l’arcade décorative du socle des portails de la cathédrale de Strasbourg, entrepris en 1277. A l’intérieur, les clés de voûtes contiennent un saint Jean-Baptiste et des prophètes, les fûts qui montent vers les hauteurs dans les travées droites, sont soutenues par de larges consoles montrant quatre jouvenceaux agités, flanqués au Nord par les symboles des Evangélistes, au sud par les fleuves du Paradis. Cette sculpture tout à fait extraordinaire semble dériver de celles des voussures du portail principal de la cathédrale de Bâle, taillées quelques années auparavant. »
Hans Reinhart : Notre Dame de Rouffach 1978
Les échafaudages ont disparu, les espaces du chœur et de l’abside sont libérés et les voûtes restaurées s’offrent à nouveau à la vue… La tenture trompe - l’œil qui fermait le chœur a disparu et l’édifice a retrouvé son acoustique d’avant.
Il reste encore à décrasser, réparer, consolider et fixer le décor peint du bas du chœur et à combler les lacunes, dues aux infiltrations, au salpêtre et à de multiples accidents. A certains endroits, la peinture s’écaille et une curiosité toute naturelle a poussé les restaurateurs à découvrir ce qui pouvait apparaître sous la couche picturale des décors du dix-neuvième siècle…
Des surprises les attendent, peut-être…
Atlas pittoresque du Rhin, depuis Bâle jusqu'à la Mer, avec suppléments contenant des parties de la Hollande et de la Belgique, de même que les correspondances des bateaux à vapeur avec l'Angleterre. Guide complet des voyageurs pour les bateaux à vapeur, les postes et chemins de fer.
Dessiné d'après nature, avec plans de villes, vues de bâtiments et explications.
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Les communications par internet réservent parfois de belles surprises: un Monsieur allemand de Hambourg, auteur de la biographie d'un peintre et graveur allemand, auteur d'un Atlas pittoresque du Rhin depuis Bâle jusqu'à la Mer écrit à Rouffach pour faire part d'une découverte qu'il avait faite au moment de la rédaction de cette biographie. Comme il s'agissait d'une image de l'église de Rouffach en 1841, il s'est adressé à la Paroisse qui m'a transmis son message auquel je me suis empressé de répondre...
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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