Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Avril 1917: pesée des débris des cloches réquisitionnées et jetées du haut du clocher ...
Rouffach ne possède plus de cloches anciennes : les cinq cloches actuelles ont été coulées il y a cent ans, en 1923, par la fonderie CAUSARD de Colmar. Cette sonnerie a été inaugurée le 6 avril 1924, dimanche de la Passion, par Monseigneur RUCH, évêque de Strasbourg.
Vue générale des Récollets Walter 1906
Dans son commentaire au sujet de l’article De l’ancien couvent des Récollets à l’ancien tribunal cantonal, mis en ligne le 19 mars 2023, un ami lecteur d’Obermundat se posait la question suivante:
La fresque astronomique date du XVIIe siècle, le cadran solaire aurait (selon Thiebaut Walter) été installé par-dessus en 1848, après un incendie, reproduisant peut-être un cadran solaire installé plus haut sur la façade, dont le style reste comme vestige. Il serait intéressant aussi de connaître la configuration du cloître : pouvait-on circuler à l'étage, au-dessus du déambulatoire ? sinon, comment expliquer la petite taille des inscriptions de la fresque astronomique qui, actuellement, ne sont lisibles depuis la cour qu'avec une paire de jumelles ?
Fragment du Plan local du ci-devant couvent des Récollets à Rouffach
18 Messidor de l'An II de la République A.D.H.R. 1Q / 455
Rappel: pour agrandir les images, il suffit de cliquer une fois sur l'image. Un second clic permettra de voir encore plus de détails.
Le plan ci-dessus a été dressé le 6 juillet 1794 par Ritter pour la vente aux enchères publiques des domaines nationaux de Rouffach. Un premier dessin, très complet, représente un plan au sol du site des Récollets, avec l'église, le cloître et sa cour, le réfectoire, la cuisine, la pharmacie, la cave, etc. Un second représente l'étage, avec les "chambres", les anciennes cellules des religieux et une coupe de la galerie du cloître et de l'étage...
L'église Sainte Catherine du couvent des Récollets, les maisons, dépendances, jardins et cimetière, déclarés Domaines nationaux avaient fait l'objet d'une première vente le 11 mai 1792 à l'issue de laquelle l'ensemble fut adjugé à Ignace Schneider pour 14.500 livres. Mais faute d'avoir acquitté les premiers à-comptes de vingt pour cents, le bien sera vendu "à la folle enchère" et adjugé définitivement, le 7 mai 1793 pour 14.500 livres à Joseph Riss et joseph Frey.
Le peuple ployant sous la charge des impôts Musée Carnavalet, eau forte colorée 18ème siècle
… adjudication au plus offrant et dernier enchérisseur, des droits et revenus des revenus de la Ville…
Les fermiers dont il sera question dans cet article ne sont pas des agriculteurs ou des éleveurs, mais des collecteurs d’impôts. La perception de l’impôt, taxes, amendes, droits, ... dus par la communauté, est amodiée à un fermier, qui avance, sur ses fonds propres, la somme totale des impôts à recouvrer. Puis, ce fermier collecte lui-même, avec l’aide de commis, les impôts affermés, pour récupérer son avance : ce système procure à la ville des liquidités immédiates et permet, on s’en doute, des bénéfices substantiels pour le fermier, qui ne se prive pas de surtaxer les contribuables.
L’histoire des prisons et cachots de Rouffach est une longue histoire dont la plus grande partie reste à écrire…
Les textes anciens parlent de la prison Sainte Catherine, souvent évoquée dans les pages d’obermundat.org. On y enferme les coupables de délits, coups et blessures, conflits de voisinage, jeux interdits, tapage nocturne, injures, jurons, blasphèmes, etc. D’autres mentionnent celle du château Isenbourg, réservée aux criminels comme le précise un vieil urbaire de la Ville de 1530 (A.M.R. FF 4 / 3). Les personnes accusées d’un crime, susceptibles d’être condamnées à la peine de mort, meurtre, assassinat ou sorcellerie, étaient toujours emprisonnées dans les geôles du Château depuis leur arrestation jusqu’au procès et l’exécution de leur peine. La tradition populaire rapporte que les prétendus sorciers et sorcières étaient enfermés dans la Tour des Sorcières, une tradition qui n'est étayée par aucun document d’archives. A noter également que la désignation de Tour des sorcières est récente et ne figure dans aucun document ancien…
Les délits mineurs eux, étaient punis d’un séjour en käffig (cachot), ou exposés en public dans le Narren-Häusslein (maisonnette des fous) ou la Trille pour quelques heures… ou encore la Geige (un carcan en forme de violon) ou le Lasterstein, la pierre d’infâmie, pour un circuit dans les rues de la ville, sous les huées et les quolibets de la foule !
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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