Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Seconde partie de la conférence donnée par Pierre-Paul FAUST vendredi 26 janvier 2001 à la salle paroissiale de Rouffach.
... le matin, tous les maçons et tailleurs de pierre avaient été convoqués au pied de l’église. On leur donna l’ordre d’arracher et de briser toutes les sculptures, toutes les croix, représentations des saints et tout ce qui avait trait à la religion catholique. A dix heures du matin trois ouvriers maçons s’affairaient à briser les sculptures du grand portail, un chef d’œuvre qui n’avait de pareil que celui du portail de la cathédrale de Strasbourg et qui représentait le Jugement dernier. Une grande quantité d’autres précieuses statues, qui se trouvaient à l’intérieur de l’église et en particulier dans le chœur furent également saccagées. Le cimetière avait été, deux jours plus tôt, transformé en un immense champ de ruine. Les habitants de Rouffach avaient mis en lieu sûr les pierres tombales et les croix des tombes familiales. Mais tout ce qui n’avait pas été emporté ou n’avait pu l’être fut réduit en morceaux. Il était question d’aménager un nouveau cimetière devant la porte de Froeschwiller.
Cet article présente une conférence donnée par Pierre-Paul FAUST le vendredi 26 janvier 2001 à la salle paroissiale de Rouffach concernant Notre-Dame de Rouffach, une église marquée par les meurtrissures de la Révolution.
L’église Notre-Dame de Rouffach entre dans le 19ème siècle marquée par les meurtrissures de la Révolution, les toitures de la flèche et du transept fortement endommagées par la chute de la croix, précipitée dans le vide sans ménagement en 1794, laissant pénétrer la pluie. Toutes les sculptures et statues accessibles ont été endommagées, les stigmates de la belle façade Ouest, œuvre du maître WOELFELIN de Rouffach, témoignent encore de la fureur révolutionnaire. Le souffle de la Terreur va participer à sa façon au dégagement de l’aire ecclésiale en s’attaquant au cimetière.
La photographie est extraite de L'Alsace photographiée par Adolphe BRAUN en 1859 (archives départementales du Haut-Rhin 2000).
Les journées de travail de l'artisan, de l'ouvrier ou du paysan du Moyen-Âge et du début des temps modernes sont rythmées par le jour et la nuit et par le rythme des saisons. Les journées de travail sont longues et pénibles et laissent généralement peu de place à ce que nous appelons aujourd'hui loisirs... Malgré la nécessité impérieuse de travailler pour assurer sa subsistance et celle des familles, le peuple des travailleurs était contraint à des journées où il lui était interdit de travailler, d'exercer son métier, sous peine de sanctions sévères. Ainsi près d'un tiers des journées de l'année étaient chômées, tous les dimanches bien sûr, mais aussi toutes les fêtes religieuses fixes et mobiles, fêtes calendaires, etc: fête du saint Patron de l'église, de la dédicace de l'église, jeudi-saint, vendredi saint, solennité de Pâques, Ascension, Pentecôte, Assomption, nativité de la Vierge, Toussaint, saint Martin, Noël, Epiphanie, etc. Sans oublier les fêtes des saints patrons des confréries, la fête de Mai, les fêtes des moissons, des vendanges...
Maître Klaus KERBER présente au Magistrat une requête pour être reçu chirurgien à Rouffach. Il appuie sa demande avec le témoignage de personnes dignes de foi, dont un élu du Magistrat, qui certifient que ce chirurgien a pratiqué avec succès plusieurs interventions sur des hernies, une opération pourtant jugée risquée à cette époque. Il fait également intervenir six témoins oculaires qui ont assisté à une intervention sur les yeux d’une femme de 70, souffrant vraisemblablement d’une opacification du cristallin (cataracte) aux deux yeux.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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