Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
L'un des vestiges des peintures murales anciennes de la nef, côté nord: on y distingue un personnage, accoudé à un appui de fenêtre, tenant dans ses mains un phylactère... (photo G.M.)
Alexandre Joseph Straub, né le 19 mars 1825 à Strasbourg et décédé le 27 novembre 1891 dans cette même ville, est un chanoine, vicaire général, archéologue, collectionneur, historien de l’art qui a publié plusieurs ouvrages notamment en allemand et en français.
L'article qu'il a publié dans le Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace sur les peintures anciennes découvertes dans l'église de Rouffach est un témoignage unique sur la décoration intérieure de l'église Notre-Dame de Rouffach, avant le "grand lessivage" malencontreusement entrepris de 1867 à 1869 par l’entreprise HILLER qui a effectué le décrépissage, grattage, lavage et enlèvement de peinture des murs. Les calques que préconisait l'abbé Straub ont-ils été réalisés? Si oui, où pourraient-ils bien être?
Un juge brise le bâton de justice au-dessus d'un condamné enchaîné (Neues Rathaus Hannover)
Parmi les charges distribuées lors de l'assemblée annuelle du Magistrat du "12ème jour", vom zwölften Tag, c'est à dire le jour de l'Epiphanie, douzième jour après Noël, figurent les charges des Boten, Poten ou Potten, que l'on traduit généralement en français par "sergents-jurés". Il s'agit d'une fonction très importante dans la vie de la Ville: ils sont les intermédiaires entre la bourgeoisie de la Ville et l'autorité représentée par le Bailli, le Schultheiss ou le Magistrat dont ils diffusent les ordres, les décisions prises. Le mot est le même que Bote, le messager, celui qui est envoyé pour diffuser les informations et également les collecter, porter les convocations et les invitations, distribuer les lettres et autres documents...
Photo: le cardinal de Rohan, par Hyacinthe Rigaud
Le texte qui suit est un des nombreux documents édités, maintes fois réédités et complétés par la Régence épiscopale, destinés à réglementer la vie quotidienne des sujets de l'Obermundat. On ne peut que louer une telle démarche chez un évêque qui se montre si soucieux de la vertu et du salut de ses ouailles! Mais si les premiers articles peuvent paraître en rapport avec les préceptes religieux enseignés par l'église, ce n'est plus du tout le cas des derniers. De plus, les manquements aux règles ne sont plus punis d'une pénitence sous la forme de prières à réciter, de cierges à offrir à l'église ou de pèlerinages à effectuer, mais se payent avec des amendes substantielles à verser dans le trésor du prince... Ce règlement est en fait une liste d'infractions et de délits, touchant plus ou moins les préceptes de l'église, avec, noté en face de chaque manquement, le "tarif": jusqu'à trois cents livres d'amende pour avoir joué aux cartes... à verser au prince-évêque...
pour les amateurs de latin médiéval, un intéressant exercice de déchiffrage... (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
parchemin A.M.R. GG 14 n° 546 1er mai 1481
Aujourd'hui, tous les vendredis à 15 heures, une courte sonnerie des cloches de Notre-Dame de Rouffach rappelle aux fidèles la Passion du Christ et l’heure de la mort de Jésus sur la croix. Il s'agit d'un usage ancien attesté par plusieurs documents d'archive.
Dans les documents anciens, livres censiers, jugements du Magistrat, actes notariés..., cette rue est toujours désignée par Walhe Gass ou Wahle Gass.
Les anciens de Rouffach appellent encore aujourd'hui cette rue Wàhla Gàss...
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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