Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Rembrant Les mendiants 1648
Les archives municipales de Rouffach conservent dans leur fonds ancien les protocoles des audiences du Magistrat depuis la toute fin du XVème siècle jusqu'à la Révolution, avec une interruption de 1631 à 1642 due aux troubles de la Guerre de Trente Ans.
Ces protocoles sont une source inépuisable de renseignements pour le chercheur: Tout au long des pages, le lecteur y découvre les événements, même les plus secrets, de la vie quotidienne des hommes et des femmes du Rouffach ancien.
Je vous propose dans cet article trois extraits de protocoles d'audiences de l'année 1617 qui illustrent bien la diversité des questions sur lesquelles les Conseillers du Magistrat étaient appelés à se prononcer lors de leurs assemblées hebdomadaires.
Rouffach et les communes de l’ancien Obermundat ont été façonnés au XVIe s. et au début du XVIIe s. par des artisans de haut niveau, maîtrisant l’ensemble du processus depuis les carrières jusqu’à l’élévation des façades ornementées. On ne sait pas grand-chose de ces professionnels, qui pourtant ont laissé des traces dans les comptes de chantier - lorsque les documents ont été conservés - ce qui limite le champ aux bâtiments publics ou seigneuriaux. Leur connaissance est toutefois facilitée par ce que l’on appelle communément et à tort des « marques de tâcheron », ou ce qui est mieux : « marques lapidaires ». Le bon terme est cependant l’allemand « Steinmetzzeichen » ou marque de tailleur de pierre. Ce sont des signes de complexité variable, hauts de quelques centimètres, gravés en des endroits bien visibles des édifices. Ce ne sont pas des marques facilitant le paiement à la tâche, comme on le dit trop souvent, mais des signatures propres à chaque artisan ou artiste, et bien sûr au Baumeister, l’architecte.
Les automates de l'horloge médiévale (Photo Thiébaut Walter 1899)
Ces éléments sont aujourd'hui conservés au Musée du Bailliage de Rouffach.
Sur la façade occidentale de Notre-Dame de Rouffach, il a existé, une horloge à jaquemarts, datable de la fin du XVe siècle et démontée en 1859. L'animation s’organisait autour de l’arbre de la connaissance, sur lequel s’enroulait le serpent. De part et d’autre, on voyait Adam et Ève. Cette dernière présentait à son compagnon la fameuse pomme, tandis qu’Adam frappait les heures sur un timbre avec un marteau. A ce moment, un personnage grotesque surnomme d’r Lalli, surgissait d’une fenêtre au-dessus de la scène et tirait la langue.
Jacob Jordaens (1593 - 1678) : Le Roi boit !
Pour le chrétien, l’Epiphanie, fêtée le six janvier, célèbre le Messie venu et incarné dans le monde et qui reçoit la visite et l'hommage de mages. Traditionnellement c’est également le jour de la galette des rois et où on « tire le roi et la reine ».
Cette tradition de la galette des rois tire son origine des saturnales, fêtes romaines situées entre la fin du mois de décembre et le commencement de celui de janvier, durant lesquelles les Romains désignaient un esclave comme « roi d’un jour ». Ce roi était désigné par un tirage au sort utilisant la fève d’un gâteau. Il disposait du pouvoir d’exaucer tous ses désirs pendant la journée, comme celui de donner des ordres à son maître, avant d’être mis à mort, ou de retourner à sa vie servile.
Peu à peu cette fête païenne a été absorbée par la religion chrétienne et associée à la célébration des rois mages lors de l'Épiphanie.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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