Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Je suis né à Ensisheim le 4 octobre 1646, mais ma vraie patrie est Rouffach, où j'ai grandi dans la maison paternelle. Tout petit déjà je rêvais de voyages et à quatorze ans j'ai quitté la maison familiale de Rouffach pour partir à la conquête du monde.
Le hasard a voulu que lors d’une fête de famille à Châtenois, la communion privée de mon petit-fils Jean-Baptiste, je me sois trouvé à table avec quelques anciens castinétains qui évoquaient des souvenirs d’adolescents et de jeunes adultes. Lorsque j’ai entendu répéter plusieurs fois le mot Maïabaum, arbre de mai, j’ai tendu l’oreille. Ils parlaient du temps où ils étaient conscrits, et confectionnaient ce Maïbaum, un grand sapin coupé en forêt, le plus grand possible, ébranché et décoré, qu’ils dressaient fièrement au sommet du Hahnabari, le Hahnenberg, planté dans le Maistein, le rocher de Mai, pour célébrer le Mai, le renouveau de la nature. Mais cet arbre courait un grand danger : les jeunes conscrits du village voisin, Kintzheim, ne rêvaient que d’une chose, le voler, ce qu’il fallait empêcher à tout prix. Et il ne restait pas d’autre choix que de monter la garde toute la nuit, en veillant bien à ne pas mourir de soif ! Et le lendemain, premier mai, le village rejoignait les conscrits pour faire la fête autour de l’arbre et célébrer le retour de la frondaison.
Aujourd’hui il n’y a plus de conscrits, mais ce sont ceux les sexagénaires de l’année qui, avec le concours de l’amicale du Hahnabari érigent le Maïabaum et animent le 1er mai le Maïabaum Fescht, la fête de l’arbre de mai, un événement local majeur de la cité du Hahnenberg, Châtenois.
Eh bien, il est certain que cette fête a été célébrée à Rouffach, sans doute sous des formes différentes, … plusieurs documents conservés aux archives municipales l'attestent…
Vogt, Schultheiß und Rat zu Rufach erneuern der Schmiedezunft ihre hergebrachte Ordnung. - 6. April 1500.
Le bailli de Roufach, Schultheiß et Magistrat de Rouffach mettent à jour et renouvellent le règlement de la tribu des forgerons.
La forge de Vulcain Velasquez 1630
Corporation, tribus, poêle et confrérie.
Dans des articles précédents, nous avons souvent évoqué les corporations et les confréries présentes à Rouffach depuis le Moyen-Âge. Ces corporations et les confréries ont une importance considérable dans la vie de la cité et il est indispensable de bien en comprendre le fonctionnement. Nous consacrerons une série d'articles sur le sujet, tous basés sur des exemples concrets puisés dans les archives de la Ville.
Le présent article s'intéresse à l'un des plus anciens documents concernant le sujet, c'est un parchemin qui date de 1399 et traite de la fondation d'une confrérie des compagnons forgerons, dans l'église Sainte Catherine du couvent des Récollets.
le clocher roman de l'église paroissiale Sainte Agathe de Gundolsheim
C'est le procès d'une pauvre fille, séduite par un garçon qui lui avait promis le mariage. Mais elle s'est retrouvée enceinte et son amant l'a quittée pour s'engager dans l'armée. Une histoire malheureuse certes, mais presque banale: celle d'une fille de 26 ans, allant de place en place, vivant loin de sa famille, dans un pays qui lui est étranger: elle est originaire de Berne en Suisse et de religion calviniste... Elle ne s'est confiée à personne sur son état et sans doute ne comprenait-elle pas très bien ce qui lui arrivait, elle accouche seule, un matin froid d'octobre, dans les vignes de Gundolsheim, et elle tue l'enfant, à sa naissance.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
Cette page contient des liens vers des outils et sites partenaires autour de la paléographie, l'histoire et l'Alsace.
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