Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
L'article qui suit présente un extrait d'un registre consignant des affaires criminelles jugées à Rouffach. Celle-ci date du 19 décembre 1558 et concerne Jacob Bruder, originaire de Kintzingen, une ville allemande située dans le Bade-Wurtemberg à 23 km au nord de Fribourg-en-Brisgau. Ce Jacob aurait tué le valet du Burgermeister de Rouffach, un certain Hans, lui-même originaire de Wimpfen, peut-être Bad - Wimpfen, également dans le Bade-Wurtemberg. Dans quelles circonstances, pour quelles raisons, le document ne le dit pas...
Mais l'intérêt du document est d'évoquer deux procédures caractéristiques et très importantes de la justice du temps: la condamnation au bannissement pour des crimes de sang et le serment de l'Urphed.
Au numéro 23 de la rue Callinet, on peut admirer un bas-relief de belle facture joliment mis en valeur au dessus de la porte cochère. Il nous présente un pape d’allure débonnaire veillant sous sa tiare à la quiétude de la petite cité de Rouffach bien à l’abri derrière ses remparts. On y reconnaît plusieurs bâtiments caractéristiques : au centre de la composition se trouve Notre-Dame avec sa tour-clocher octogonale et l’ancienne flèche Sud, aujourd’hui disparue. À sa droite, des clochetons localisent le prieuré de Saint Valentin et la chapelle de l’hôpital Saint Jacques tandis qu’à gauche celui des Récollets culmine au-dessus du chevet de l’église Sainte Catherine. Le fond du décor est un entrelacs de vignes chargées de grappes en abondance, suggérant que ce personnage représente Saint Urbain, le patron des vignerons et pour qui en douterait, quelques tonneaux sont présentés au premier plan en attente d’une récolte prometteuse ! Mais en-dessous, se trouve une inscription (URBANUS-VIII. R.P.) qui pose un sérieux problème, puisque ce pape Urbain VIII n’a jamais été canonisé et ne peut donc se prévaloir du titre de saint !
On sait peu de choses sur la vie quotidienne des frères du couvent des Récollets de Rouffach, les textes d'archives conservés sont plutôt rares et il faut souvent se contenter de courts passages découverts au hasard de lectures dans les chroniques ou les protocoles du Magistrat. En voici deux, l'un tiré des archives municipales de Rouffach, l'autre cité par Th. Walter dans un manuscrit inédit rédigé sur un cahier d'écolier, intitulé Ratskronik der Stadt Rufach 1501 - 1598. Son ouvrage, Urkunden und Regesten der Stadt und Vogtei Rufach édité en 1913 couvrant la période allant de 1350 à 1500, cette Ratskronik commençant en 1501 serait-elle le brouillon du quatrième volume de Urkunden und Regesten ?
Materne BERLER, né à Rouffach en 1487 et décédé à Gueberschwihr vers 1573, a fait ses études à l’école latine de Sélestat, creuset de l’humanisme alsacien, comme élève de Jérôme GUEBWILLER (1473-1545) puis à l’Université de Bâle (1507-1509). Il s’inscrit dans le courant humaniste qui s’épanouit au XVIe siècle, qui en est l’âge d’or dans l’ensemble de l’Europe de la Renaissance. Sans atteindre la notoriété des illustres humanistes qu’il a pu côtoyer au cours de ses études, Sebastian MUNSTER, Beatus RHENANUS, Ulrich ZWINGLI, ERASME de Rotterdam ou Jakob WIMPFELING, Materne BERLER a légué une chronique dont de nombreux passages sont précieux pour l’historien. Cet ouvrage, rédigé entre 1510 et 1530, au style parfois embrouillé et lourd est, comme beaucoup d’ouvrages de la même époque, une compilation de récits empruntés à diverses sources, mais il recèle quelques pages de vraie chronique dans lesquelles l’auteur relate des épisodes liés directement à Rouffach.
Cette Chronique de 794 pages a malheureusement disparu dans l’incendie de la bibliothèque de la Ville de Strasbourg en 1870. Quelques pages, 120, recopiées sur l’original avant sa destruction, ont été publiées par L.SCHNEEGANTZ dans le Code historique et diplomatique de la ville de Strasbourg, Strasbourg 1843.
Dans les passages que nous avons choisi de présenter, Materne BERLER raconte comment, en 1444 Conrad de Busnang réforma le couvent des franciscains de Rouffach qui, après une période d'errements, revint à la stricte observance de la règle du fondateur de l'ordre, saint François.
Autant le dire tout de suite, cet article n’apportera pas de réponse à cette question… Au lecteur, et au visiteur, de laisser courir son imagination…
Cette tête de jeune femme, sculptée dans la pierre de Rouffach, est un des joyaux de notre église paroissiale Notre-Dame de l’Assomption. Elle figure sur la porte d’entrée de l’ancienne sacristie, contemporaine du chœur gothique du 13ème siècle, aujourd’hui chapelle de semaine.
Accolée à deux autres chapiteaux aux corbeilles à décor végétal, elle forme le chapiteau dont le tailloir soutient l’archivolte qui enserre le tympan. Sur ce tympan est figuré l’agneau pascal, figure du Christ ressuscité, tenant de sa patte antérieure gauche la bannière surmontée de la croix.
A l’opposé, à gauche, un visage de garçon, dans la même disposition.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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