Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Une grande avancée dans les travaux de Notre-Dame de Rouffach: le démontage des échafaudages et la révélation de la voûte du chœur restaurée...
photo Wikipedia
par Charles Gérard, avocat à ma cour impériale de Colmar1814-1877 et J.Liblin directeur de la Revue d’Alsace
Edition complète d’après le manuscrit de la bibliothèque royale de Stuttgart, avec traduction en regard, notes et éclaircissements à Colmar 1854
L’œuvre des Dominicains de Colmar a été écrite au 13ème siècle. Elle constitue un des monuments importants de l’histoire de l’Allemagne pendant le Moyen-Âge et, sans contredit, le document capital de l’histoire de notre province pendant la période à laquelle elle se réfère (1211-1303).
Nous nous intéresserons surtout à la première partie de l'ouvrage qui, « sous forme d’annales, indique plutôt les événements qu’elle ne les raconte. La chronologie en est souvent défectueuse et les mentions géographiques inexactes ou obscures. Précieuse, au point de vue des faits généraux, elle est particulièrement curieuse de l’abondance ces détails qui intéressent l’histoire des mœurs, par les observations météorologiques, par les renseignements qu’elle nous a conservés sur les familles alsaciennes, sur les querelles et les désordres du régime féodal, sur l’origine des châteaux et de quelques monastères… et sur les longues guerres qui ont eu l’Alsace pour théâtre. » (dans l'introduction de l'édition Charles Gérard de 1854)
Ci-dessus, une vue de la rue de Dambach-la-Ville où s'est passée la scène du cochon volé: le quartier des boulangers, au bas de l'actuelle rue du Général de Gaulle, et le débouché sur le haut de la Place du Marché. L'une des maisons du côté gauche était celle de Cùnradt Becht, celle de Michel Herttel était un peu avant à droite (non visible). Sur ce dessin d'avant 1862, les maisons, qui existaient déjà au 16ème siècle, sont encore partiellement couvertes en tuiles creuses. L'église qui est représentée n'est pas celle de 1518: elle a été construite à la fin du 17ème siècle, en remplacement d'une église romane, puis elle a été incendiée par la foudre en 1862.
Mme Yvette Beck-Hartweg, une lectrice d'obermundat.org et historienne passionnée de sa ville, m'a fait parvenir cette histoire étonnante dans laquelle il est question d'un porcelet, égaré ou volé, retrouvé... mais sans sa queue! L'affaire a pour cadre Dambach-la-Ville où habite Mme Beck-Hartweg. Rouffach et Dambach-la-Ville sont deux villes dont l'histoire présente de nombreuses similitudes. De plus, comme Rouffach, l'histoire de Dambach a toujours été liée à la vigne et au vin: les archives municipales de Rouffach conservent un règlement de 1648 concernant les aubergistes de Dambach, un règlement qui fut également appliqué à Rouffach: Der Württ oder Gasthalter Ordnung zue Dambach (A.M.R. HH 7).
Nous avons trouvé intéressant de reproduire cette histoire de cochon dans les pages d'obermundat.org, elle rappellera sans doute à ses lecteurs les péripéties de nos cochons rouffachois trottinant sur les routes à la recherche de forêts leur offrant une abondante paisson de glands de chênes...
L'histoire débute vers Noël 1518, mais l'audition des témoins, et le procès du présumé voleur n'auront lieu que dix ans plus tard, en 1528. Lenteur de la justice, déjà ...
Les travaux de la voûte sont terminés, toute la structure en pierre apparente a été nettoyée et le grès des carrières de Rouffach, débarrassé des couches de crasse accumulées au long des années, a retrouvé sa lumineuse blondeur d'origine. Le décor sculpté, celui des quatre consoles, du jubé et de l'armoire eucharistique a été minutieusement restauré. Les échafaudages seront démontés courant février et il ne reste plus qu'à nettoyer, consolider et restaurer le décor peint de la partie basse du chœur.
L’évêque Jean de Dürbheim interdit la démolition de tout bâtiment dans la Ville
Le document original de 1307 écrit en allemand (almand), (dont nous ne possédons qu’une traduction en français de 1707) est signé par Jean, évêque de Strasbourg. Il s’agit de Jean de Dürbheim qui fut évêque de Strasbourg de 1306 à 1328. Le chroniqueur F. Closener, dit de lui qu'il était un roturier ayant accédé à l’évêché de Strasbourg, quoique né en dehors des liens sacrés du mariage !
Désigné par le pape Clément, et protégé par les Habsbourg, Jean fit preuve d’un grand sens politique qui lui valut une position exceptionnelle parmi les princes impériaux allemands. Jean entendait améliorer les mœurs du clergé, contrôler les mouvements des objets du culte, des ornements des églises, régler le conflit latent entre les ordres séculiers et réguliers, un désir de « remettre de l’ordre » dans une institution qui partait à vau l’eau… Il sera également à l’origine des travaux de fortifications dans des communes de l'évêché (Molsheim, Mutzig, Schirmeck, Dachstein, Dambach, Benfeld, Marckolsheim, Sainte-Croix, Boersch …
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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