Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Autant le dire tout de suite, cet article n’apportera pas de réponse à cette question… Au lecteur, et au visiteur, de laisser courir son imagination…
Cette tête de jeune femme, sculptée dans la pierre de Rouffach, est un des joyaux de notre église paroissiale Notre-Dame de l’Assomption. Elle figure sur la porte d’entrée de l’ancienne sacristie, contemporaine du chœur gothique du 13ème siècle, aujourd’hui chapelle de semaine.
Accolée à deux autres chapiteaux aux corbeilles à décor végétal, elle forme le chapiteau dont le tailloir soutient l’archivolte qui enserre le tympan. Sur ce tympan est figuré l’agneau pascal, figure du Christ ressuscité, tenant de sa patte antérieure gauche la bannière surmontée de la croix.
A l’opposé, à gauche, un visage de garçon, dans la même disposition.
A peine le brasier dévorant Notre-Dame était-il éteint que naissait la polémique autour de la reconstruction de la cathédrale de Paris : allait-on reconstruire à l’identique où, au contraire, inscrire le monument dans notre siècle, en utilisant des matériaux d’aujourd’hui, acier, titane, verre et même cristal pour la flèche ?
Interrogé sur ce sujet, Rudy Ricciotti, l’architecte du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée de Marseille (Mucem) qui, plus près de nous, a signé le nouvel écrin de la bibliothèque humaniste de Sélestat, entrevoit avec beaucoup d’humour et de clairvoyance, les empoignades entre décideurs : « Je me régale, je me réjouis déjà à l’idée du bordel que ça va foutre ! »
Il faut se rappeler que cette cathédrale ne s’est pas construite en une génération, qu’elle est, comme la plupart de nos cathédrales et églises, une superposition d’époques où chaque siècle a laissé son empreinte à travers les styles, les techniques et les matériaux « à la mode ».
Notre Eglise Notre-Dame de Rouffach en est une parfaite illustration. Elle est un «mille-feuilles» une accumulation de strates résultant d’agrandissements, de démolitions, de reconstructions, d’erreurs, de « repentirs », sur près de mille ans.
La lecture des comptes rendus des Conseils du Magistrat est toujours très riche en informations de toutes sortes. Ces protocoles sont même l’une des principales sources qui permettent à l’historien de reconstituer, morceaux par morceaux, le quotidien des rouffachois du temps passé.
Nous proposons ci-dessous une affaire jugée par les conseillers lors d’un conseil ordinaire, le mardi 27 janvier 1615. Caspar Greusslin, boulanger, sollicite selon l’usage, l’autorisation d’exercer à nouveau, pour une durée d’un an, son office de boulanger. Il faut rappeler ici que l’exercice de tout métier est soumis à une autorisation préalable, délivrée par le Magistrat, valable pour une année et renouvelable à la demande expresse de l’artisan ou du commerçant. A condition évidemment que rien ne s’y oppose : il faut montrer patte-blanche et être sans reproches ! Ce qui est loin d’être le cas de notre boulanger Caspar, un habitué du cachot de la prison Sainte-Catherine…
Connaissez-vous Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim ?
Peut-être pas… et pourtant ! Il fut l’un des médecins chirurgiens les plus fameux de la première moitié du XVIème siècle, initiateur du tournant de la médecine galéniste (qui traite les maladies suivant la doctrine de Galien [131-201 après J.C.], une des grandes figures de la médecine antique) vers la médecine moderne basée sur la biochimie. Il a laissé le souvenir d’une personnalité rebelle, d’un homme profondément croyant, souvent truculent, à l’esprit foisonnant et exubérant.
Non ? Vous ne voyez toujours pas de qui il s’agit ?
Bancs-clos de l'Eglise Saint-Pierre de Thimert- Gâtelles (Eure et Loir)
Nous avons déjà évoqué dans ces pages l'héroïsme des femmes de Rouffach qui leur aurait valu la place privilégiée qu'elles occupent encore aujourd'hui, à droite dans notre église paroissiale, une place réservée traditionnellement aux hommes.
Nous proposons dans cet article un extrait du protocole du Magistrat du 26 février 1726 qui confirme que la place des hommes était bien à gauche, face au chœur, mais qui ne dit toujours pas quelles sont les véritables raisons du privilège accordé aux femmes de Rouffach !
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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